Il était un soldat breton à Kadiria ex: Thiers et à son arrivée à cet endroit pendant la révolution il a été témoin de lourdes pertes au sein de son bataillon. Dans un livre il raconte en toute honnêteté et avec des images documentées, les malheurs qu’il a vécus ici. Il s’appelait Gabriel Robert et il a écrit ceci:
De nombreuses personnes pendant la révolution ont perdu au moins un membre de leur famille, qu’il ait été tué dans un lieu inconnu ou enlevé et aucune trace de lui n’est apparue.
Aujourd’hui, nous publions une photo datant de 1958 d’un moudjahid du village de Talawghanim qui a été capturé, sans que nous sachions quoi que ce soit sur son nom. Peut-être que certains de ceux qui visitent ce site le reconnaîtront à travers ses apparences et communiqueront peut-être la nouvelle à sa famille de la présence d’une photo de lui afin que sa famille soit fière d’ajouter une image immortelle de leur fils.
A l’origine cette photo était en noir et blanc et nous l’avions coloré à l’aide de logiciel spécialisé.
Tiliouine avant 1962 s’appelait Odé, et il y avait autrefois des fermes maraîchères et fruitières appartenant aux colons et comme d’autres villages près du oued Isser, la vie y était témoin d’une activité économique assez importante. Il a également été témoin de lourdes batailles pendant la guerre de libération, comme en témoigne un officier français dans un livre à partir duquel les photos suivantes ont été prises.
On ne peut nier que, jusqu’au fin fond des villages, la vie s’est accélérée, que partout nous avons sauté dans le train à grande vitesse de la modernité sans nous en apercevoir.
Photo prise vers 1957 depuis El Guettar. En premier plan on aperçoit deux soldats français et en grand plan quelques villageois de retour chez eux. En arrière plan la ville de Kadiria et les montagnes de Beni Khelfoune
A cette époque il n’est pas rare de voir un villageois se rendre à pied, de son douar à la ville, distant de 5 à 20 km, escortant un âne chargé de poules ou de paniers plein d’œufs n’ayant d’ailleurs d’autre dépense dans ce voyage que les quelques sous réclamés par le cafetier du souk, car ses provisions, c’est une simple galette de blé ou d’orge emportée de chez lui.
Les villageois sont ainsi pour la ville les grands approvisionneurs d’œufs et de poules,de même qu’ils sont ses fournisseurs de gibier par excellence.
Jusqu’en 1958 date de cette photo, Thiers était un village rural de la commune mixte très dynamique. Une dizaines de commerces et de services animent la rue principale où passent, depuis bien longtemps, les transports sur la nationale 5 venant de Alger ou de l’est.
Pendant cette époque Kadiria (Thiers),constitue également un lieu d’approvisionnement pour la population des villages avoisinantes , où il est difficile de trouver des denrées. Les citadins viennent dans le village presque tous les jours pour faire leurs courses, et aussi se distraire en profitant de l’ambiance. Les nombreux documents trouvées dans des bibliothèques par-ci par-là à Paris sont un témoignage exceptionnel de la vie du village avant l’indépendance.
Telle est la vie des villageois a l’époque coloniale!, sans routes, ni transports, ni eau ni électricité.Ces gens vivaient dans des conditions à la lisière de l’humanité. Pas de médecin. Pas d’école. L’enseignant vient au gré de son temps.
La plupart des villageois de cette époque possèdaient un âne,qui sert à tirer « l’araire », à porter des charges de bois, et parfois sur lequel la femme va jusqu’à la source chercher de l’eau. Il est aussi utilisé pour se rendre au marché hebdomadaire de palestro vendre les maigres récoltes en traversant Oued Isser avec tout ses dangers, comme le montre la photo suivante datée en 1957.
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Voyage à Kadiria ( ex Thiers ) 